
A Châteauneuf-du-Faou, dans le centre Finistère, le fumoir gastronomique Guyader a réduit ses activités de transformation de la truite. “On essaie de trouver le plus de poissons possible si on ne compense pas par du saumon”, explique Christian Guyader, le patron de l’entreprise qui emploie près de 200 personnes.
En raison de la météo exceptionnelle de l’été, la production de truites a chuté de 25 % depuis le début de l’été dans les 38 piscicultures bretonnes, dont 5 500 tonnes sont vendues annuellement par Bretagne truite et Les aquaculteurs bretons de Plouigneau. Dominique Charles, directeur général de Bretagne truite, explique les conséquences de la conjonction de la chaleur et du manque d’eau pendant de nombreuses semaines : « En hiver, les truites réduisent leur consommation, et en été, lorsque la température de l’eau monte, les producteurs réduisent la nourriture. le bien-être des poissons. »
Poisson trop petit
Plutôt que le nombre de poissons, c’est leur taille qui manque pour le fumage, principale activité de transformation de la truite. Et pour cause : “dans sa dernière année, la truite passe de 300 g à 3 kg”, explique le responsable de la truite en Bretagne, qui emploie une quarantaine de salariés. Dans ces conditions, les fumeurs ont manqué de gros poissons nécessaires pour produire de grosses tranches pendant des semaines.
Outre la question de la quantité, les équipes de Christian Guyader doivent faire face à la question de la performance du filetage et du tranchage. Des tranches plus petites, malgré la même qualité, sont ainsi déclassées. “On va satisfaire moins de clients”, note impuissant le gérant du magasin, qui prévoit une baisse de 25% de la production de truite fumée.
Hausse des coûts de production
Hormis un hiver particulièrement rigoureux, la baisse de la production hivernale pourrait partiellement disparaître dans les mois à venir. Bretagne truite, qui invite ses clients à surgeler le poisson au printemps, vise une baisse de 10 % sur un an après une année 2021 particulièrement exceptionnelle. Risque réduit compte tenu des effets de la canicule de 2003 sur la production de truite bretonne. Il a décimé le troupeau.
En attendant, la profession travaille sur la vaccination et la sélection, réduisant ainsi le recours aux antibiotiques. Le réchauffement climatique n’est pas pris à la légère dans les exploitations piscicoles bretonnes qui envisagent de développer l’utilisation de systèmes et de pompes d’injection d’oxygène liquide. L’adaptation n’est pas sans l’économie du secteur. L’alimentation et l’énergie augmentent déjà les coûts de production de près de 30 %.